encore des salades...

Publié le par MN


  Le fond constellé sur lequel se balancent ces euphorbes, c'est le Verdon, cette semaine, tout parsemé de pétales détachés des parois rocheuses, une merveille... Parce que, vous reprendrez bien un peu de Verdon, n'est-ce pas? Eh bien non, aujourd'hui, je vais vous servir des petites herbes du jardin, celles qu'on dit mauvaises, c'est vrai, avec les beaux jours qui reviennent,  j'ai l'humeur botanique. Mauvaises ces herbes ? Plutôt malignes... je veux dire astucieuses, pas bêtes du tout, et plutôt têtues. Une certaine obstination, ça n'est pas fait pour me déplaire, vous allez voir.
 Vendredi, donc, je m'installe dans le jardin, vers ma cabane, avec un bouquin piqué à mon ado (vous voyez le tableau) et je compte buller tranquille jusqu'au soir, plongée dans une histoire pas trash du tout, je le jure... Au bout d'une demi-heure, une espèce de gros machin volant, avec des élytres noires et bien dures, vient déranger mes plans. Sans m'énerver, parce que j'ai adopté les manières du type un peu blasé qui mène l'enquête dans le bouquin, je quitte l'héroïne un rien destroy pour surveiller, mine de rien, l'engin... comme ça, juste du coin de l'oeil (tactique très cinématographique, vous ne trouvez pas?). L'engin n'a rien de belliqueux, il est un peu bruyant et ça me distrait de mon histoire quand même tordue. Je me mets donc à battre la campagne, c'est à dire : à regarder les herbes folles. J'aime les nommer, c'est une façon de converser, un bon moyen de faire exister les choses.  Pourtant, rien que de sales trucs à faire pleurer le jardinier "à la française" : pissenlits, petites véroniques bleues très ordinaires, mouron, origan (ça pousse comme le chiendent mais ça sent bon), dames de onze heures, aigremoine, garance voyageuse, patience violon et divers rumex, etc., et là, qu'est-ce que je vois ? Je n'en crois pas mes yeux : une colonie, un troupeau, une armée, un trésor de rosettes de plantain corne-de-cerf ! A quatre pattes, mes godasses en ont sauté en l'air, le nez sur la chose verte,  je vérifie : tout y est, c'en est bien, je n'en reviens pas ! J'ai envie de crier victoire, alleluyah, youpie, mais il n'y a personne chez moi et on me taxerait encore de dingue...
 Ce plantain, j'ai essayé pendant plusieurs années de l'acclimater chez nous, où on crève de chaud l'été et de froid l'hiver, où il n'y a que l'eau qui veut bien tomber du ciel. Ce plantain, je l'avais pieusement ramassé en Galice, où il fait humide et doux, où il pleut presque tous les jours. Je l'avais transplanté chez moi, à l'autre bout du jardin, là où je croyais qu'il serait bien, mais rien à faire, il disparaissait, fondu, envolé, piétiné, je n'en sais rien ! Eh bien voilà que plusieurs saisons après, le petit malin, sûrement aidé de complices plutôt sagaces (fourmis, oiseaux ou autres bestioles), a choisi sa place, la bonne, celle où il a pu croître et se multiplier.
 Ce plantain-là, pour la salade, c'est un régal ! Et comme, justement, dans le Verdon, j'avais récolté de la laitue vivace, je ne vous dis pas le festin ! 
 Et à propos de salade,  les nombrils de Vénus, vous connaissez ? C'est "divin", of course! 
 (C'est quoi comme rubrique, ça, au fait ? Almanach Vermot, vous ne trouvez pas? Bon, mais on continue ou quoi ? Qu'est-ce que vous dites, vous? "Gueulez donc votre désir"!!!)

Publié dans Humeur

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